Les choses simples se tiennent autour de nous dans un fragile entre-deux. D'abord parce qu'il ne faut jamais les pousser beaucoup pour qu'elles s'enfuient, se compliquent ou s'enveniment (nous le savons tous, de douloureuse expérience). Mais aussi parce que le photographe qui choisit de s'y pencher, de les apprivoiser et de nous les montrer doit tenter en permanence de se tenir à égale distance de deux excès opposés et caricaturaux. Ces petites choses choisies et offertes par François Goffin donnent, d'une certaine manière, envie de s'installer dans leur bénéfique ignorance, dans leur éclat, dans leur virginité. Non pas que ce travail n'ait pas de référence ou de culture photographique (leur auteur en est plein), mais elles se tiennent dans un merveilleux équilibre entre l'éternel et l'inachevé, entre la maîtrise et l'aléatoire, entre la recherche (de la forme juste) et le refus (de l'image attendue), et surtout dans une appréciable disponibilité à ce qui advient. François Goffin n'est pas à la traque de l'instant décisif, ni du pittoresque spectaculaire, ni du tableau trop léché ou de l'image espérée. Mais il ne cède pas davantage à l'apologie du banal, à la glorification du vide (en grand format, pour être sûr au cas où...), à la rumination stérile et conceptuelle du sous-ordinaire et de la sans-prétention. "

Diplômé de l'École supérieure des arts de l'image "Le 75", enseignant, critique photo en ligne depuis 2007 pour 'soyons.net', François Goffin partage son temps et ses images entre sujets de société (Burkina Faso, villes moyennes d'Afrique de l'Ouest, toxicomanes à Charleroi...) et travaux personnels (liés à la région du Condroz par exemple). Lauréat tout récent du prix Médiatine 2008 avec la série 'Réminiscence', il a été révélé notamment par le Centre culturel de Marchin (en 2006) et lors du troisième volet de la biennale condrusienne sur "Le bonheur" en 2007.